Une éclaircie

Film Super 8, 11:29, Projet Le nuage qui parlait

 

Une éclaircie (Le rêve d’une acrobate) / A sunny spell (The dream of an acrobat)

Film, super 8 mm, Noir et Blanc, sonore, 11:29, 2013 (image : Yo-Yo Gonthier, Camille Bialetowski, Martine Barraud. Musique originale Corsin Vogel, avec Sabrina Ben Hadj Ali)

LE 6 AVRIL 2013
IL Y EUT UNE ÉCLAIRCIE
ELLE FUT DE COURTE DURÉE
ET DE FAIBLE INTENSITÉ
POURTANT JE CROIS BIEN
QUE JE NE L'OUBLIERAI JAMAIS

Malgré les yeux brulants d’avoir attaqué le soleil, les persistances rétiniennes m’ont transmis que le spectre lumineux nichait dans l’abîme, béante et sublime. C’était là qu’il fallait chercher, aux abords du gouffre. Que la surface tourmentée de mes iris en soit témoin, on ne perçoit pas la lumière d’une bougie en plein jour. Attendre, et voir apparaître les évidences. Les nuages étaient mes alliés, je le savais, il me fallait les sonder, les comprendre. C’est là que nous nous sommes rencontrés, à la lisière de l’ombre, sur le plus grand de nos moulins à vent, à regarder dans le même sens et sentir la brise sur nos fronts fiévreux. Nous étions nombreux, c’était un signe. Là où elle se manifeste, la lumière écrit des signes. Le plus souvent, ils sont imperceptibles, pour les voir il faut être là, présents, attentifs, ensemble.
C’est du surgissement du merveilleux dont il s’agit ici, nimbé dans son parcours d’une angoisse viscérale, existentielle, métaphysique. C’est de la notion d’engagement dont il est question ici, depuis l’élan vertigineux du premier pas, au geste collectif, bâtisseur et fondamental. C’est de la liberté d’imagination dont il s’agit ici. C’est de tes yeux épris d’audace et d’amour dont il est question ici. C’est de ta parole et de la mienne dont il s’agit ici, puissent t’elles demeurer ici, mêlées à jamais.

Y.G

APRIL 6, 2013
THERE WAS A SUNNY SPELL
IT WAS SHORT-LIVED
AND LOW INTENSITY
YET I BELIEVE
I WILL NEVER FORGET IT.

My eyes were burning after my battle with the sun, yet retinal persistance assured me that the light spectrum resided in the abyss, gaping and sublime. That was where I needed to direct by gaze, into the chasm. Let the tormented surface of my irises be the proof, candlelight is not visible in daylight. To wait, and let the evidence appear. The clouds were my allies, I knew it, I needed to probe them, to understand. That is where we met, at the shadow’s edge, atop our biggest windmill, looking in the same direction and feeling the breeze on our feverish brows. There were many of us, it was as sign. The light writes signs wherever it appears. Most of the time they are imperceptible, in order to see them one must be there, present, attentive, together.

It is the emergence of the wonderful in question here, shrouted in its viscerally anguished journey existential and metaphysical. It is the notion of commitment in question in question here, from the momentum of the first step to the collective gesture constructive and fundamental. It is freedom of imagination in question here. It is your daring and loving gaze in question here. It is your word and mine in question here. May they stay mingled here forever.

Y.G 

 

Pour visionner ce film contacter Yo-Yo Gonthier

images/stories/site_yoyo/sequences/uneeclaircie